Contraception: les Françaises délaissent la pilule pour des méthodes moins efficaces

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La pilule reste la méthode de contraception la plus utilisée en France, mais son utilisation est en recul, selon l'enquête Fecond réalisée par l'Ined et l'Inserm. En cause notamment, le débat autour des pilules de 3e et 4e générations. Les Françaises utilisent davantage de méthodes moins efficaces. 

La pilule n'a plus la cote en France. Plus d'un an après la controverse autour des pilules de 3e et 4e génération, l'étudeFecond publiée ce mardi par l'Ined et l'Inserm s'est penchée sur les nouvelles habitudes contraceptives des Françaises. En voilà les principaux enseignements.  

Les Françaises délaissent la pilule...

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Entre 2010 et 2013, le recours à la pilule a baissé, passant de 50% à 41%, selon l'enquête Fécond. Cette tendance n'est pas récente, elle est observée depuis les années 2000. Mais elle s'accélère. Entre 2000 et 2010, le recours à la contraception orale avait ainsi reculé de 14 points en France. Cette baisse est particulièrement marquée chez les moins de 30 ans et dans les catégories sociales les plus précaires. Même s'il faut rappeler que la pilule reste la méthode de contraception la plus utilisée en France.  

... Notamment celles de 3e et 4egénération

Sans surprise, la crise de confiance est particulièrement marquée envers les pilules dites de 3e et 4e génération. Alors qu'elles représentaient 40% des pilules utilisées en 2010, ce chiffre est passé à 25% en 2013. Elles ne sont plus remboursées par la Sécurité sociale depuis mars 2013. Le débat sur les risques de thrombose veineuse avait été lancé après la plainte d'une jeune femme en décembre 2012. Cette utilisatrice d'une pilule de troisième génération avait été lourdement handicapée à la suite d'un AVC.  

Des méthodes moins efficaces

C'est l'un des enseignements de l'étude Fécond: la crise de la pilule ne signifie pas crise de la contraception: seules 3% des femmes interrogées n'utilisent aucune contraception, soit la même proportion qu'en 2010. 
Les Françaises ont cependant changé de méthodes contraceptives depuis le débat médiatique de 2012-2013, comme près d'une femme sur cinq le déclare. Grands gagnants: le stérilet qui gagne 1,9 point et le préservatif, +3,2 points. Mais d'autres techniquesmoins efficaces progressent comme le rapport en dehors des périodes de fécondabilité ou le retrait (+3,4 points). Cette diversification se double de nouvelles inégalités sociales. En effet, si les femmes les plus diplômées se sont davantage tournées vers le stérilet, celles plus précaires utilisent plus les méthodes "naturelles", moins efficaces.  

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