Ces dossiers qui ont tout autant (voire plus) besoin de rapidité que la fusion des régions


Atlantico, un vent nouveau sur l'info

La réforme territoriale avance vite. Dans le même temps, d’autres dossiers tout aussi urgents, voire plus, restent enlisés dans les sables. Petit passage en revue.


La simplification administrative

Eric Verhaeghe : Elle a fait l’objet d’une annonce tonitruante il y a plus d’un an, avec le fameux "choc de simplification" couplé à la boîte à outil de Super-François. Soyons francs : le choc a plus ressemblé à une vaguelette dans le Vieux Port qu’à un tsunami sur une côte de Thaïlande. Pour l’instant, en dehors de quelques décisions obscures prises dans des réunions interministérielles anonymes, on peine à voir en quoi l’épaisseur des étouffantes réglementations françaises a diminué. On pourrait même égrener les secteurs où la réglementation est repartie de plus belle (entre le décret patriotique étendant les secteurs soumis au contrôle de Bercy et les règles en matière de santé, on ne manquerait pas d’exemples).

La transparence des données de santé

La Commission Européenne considère que les pays membres pourraient économiser 100 milliards en 5 ans en développant la transparence des données de santé, déjà pratiquée avec succès en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne. En France, au nom du risque de mésusage par les personnes privées (entendez une mauvaise interprétation des chiffres ou, pire, un contrôle des pratiques médicales par le recours à l’analyse de la morbidité), la haute fonction publique s’oppose à toute ouverture des données. Le sujet est pendant depuis près de deux ans. La prochaine loi santé devrait acter l’immobilisme gouvernemental.

Big Data et Open Data

Une directive communautaire impose le principe de la réutilisation gratuite des données publiques par les citoyens. L’INSEE, qui dégage 38 millions d’euros de ressources en faisant payer ses statistiques, s’oppose à cette application du droit européen en France. Malgré de grandes annonces sous Jean-Marc Ayrault, la France continue à ne pas appliquer le droit, de telle sorte que, d’un côté, des rapports publics prônent le Big Data et, de l’autre, l’Etat s’y oppose avec obstination.

La réforme de l’Education Nationale

Un rapport de la Cour des Comptes remis en juillet 2013 expliquait en quoi la gestion hyper-centralisée des ressources humaines à l’Education Nationale décourageait les bonnes volontés et empêchait de mettre les bons enseignants aux bons endroits. Résultat : nos élèves trinquent et le niveau baisse inexorablement. Vincent Peillon s’est empressé de ne rien faire et d’organiser un vague groupe de travail sur le métier d’enseignant qui a caché l’immobilisme. Pourtant, il devient urgent de laisser les chefs d’établissement recruter leurs équipes d’enseignants et les piloter pour améliorer les résultats des élèves.

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